C’est donc dans la vision de protéger l’unité canadienne et la fédération que s’articulent les actions de Trudeau durant la Crise d’octobre. Mais de toutes ces analyses, c’est Gaston Miron qui en fera la meilleure. Following the study of the historical context, therefore the Quiet Revolution, of the artistic body, the movie «Les Ordres» by Michel Brault, and the reflexions made by the witnesses of the time and the researchers of today, we will come to the conclusion that the Trudeau government used political violence in order to break the protest movements that had become stronger and stronger in Quebec since 1960. Pierre-Luc Baril, étudiant gradué en 2015 du programme en Histoire et Civilisation du Cégep de Trois-Rivières. Le Savant et le Politique. Trudeau, le Québécois. Québec, Septentrion, 2011, 317 pages, Carel, Ivan, Robert Comeau et, Jean-Philippe Warren. D’un point de vue politique, les années qui suivirent la Crise et qui entourèrent la création du film Les Ordres en fût une où la répression élevée contribua à accentuer un climat de peur. : Histoire d’un mouvement clandestin. Cette demande reflète l’essence même du mouvement que représente le Front de Libération du Québec, c’est-à-dire l’amélioration du niveau de vie des travailleurs québécois. Les enfants vont chercher la voisine qui s’offusque d’un tel traitement fait à une honnête citoyenne come Marie. Cette dénonciation cinématographique constitue un témoignage vibrant de l’époque face aux actions d’un État qui cherche à reprendre le contrôle sur une population qui échappe lentement à son emprise depuis la décennie précendente. C'était un travail de policiers mal fait, à mon avis. « Décolonisation », Encyclopædia Universalis, URL : http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/decolonisation/ (consulté le 8 décembre 2014), Bouthillier, Guy. La principale raison d’être du RIN se résume par la tentative de « favoriser et d’accélérer l’instauration de l’indépendance nationale au Québec. Dans un désir d’aider la classe ouvrière et de prendre conscience de ce que vaut le peuple québécois, il fallait agir pour faire du Québec un pays. « La fatigue culturelle du Canada français », Liberté, vol. Trudeau, le Québécois. Mère de trois filles, Mme Boudreau est seule avec ses enfants le matin où débarque la police. « Octobre au cinéma : la mouvance révélatrice d’une démocratie en péril », 24 images, n◦ 93-94, 1998, p. 21, [56] Thérien, Gilles. La semaine dernière, le PQ a présenté une motion qui demandait aux fédéraux de s’excuser pour la loi des mesures de guerre. Dans les années qui suivirent, la GRC effectua diverses actions afin d’incriminer un Front de Libération du Québec supposément revenu en service. C’est la vision que représente Francis Simard, membre de la cellule Chénier, dans Pour en finir avec octobre[50]. Il viendra donc justifier l’application de la Loi sur les Mesures de guerre par Pierre-Eliott Trudeau et son gouvernement. La détention des cinq personnages compose la plus grande partie du film où le spectateur peut constater les conditions de vie et le climat régnant autour des prisonniers des mesures de guerre[53]. Feuilleter cet ... dix ans, aime les histoires de guerre. Dans le but d’établir une position et un argumentaire solide, nous analyserons les facettes majeures de la Crise en dressant un portrait des causes de la Crise, des objectifs revendiqués par chacun des acteurs et du développement de la Crise. Il est évident après analyse que la Crise d’octobre a représentée une opportunité sans égale pour le gouvernement Trudeau afin d’instaurer un climat de peur et d’insécurité au sein de la population. « Octobre 1970: la stratégie discursive de l’État » dans Carel, Ivan, Robert Comeau et, Jean-Philippe Warren. La scène s’ouvrant sur la demande du maire Drapeau d’obtenir des pouvoirs supplémentaires pour faire face à « l’insurrection appréhendée », elle se poursuit dans l’appartement de la famille Boudreau. La question persiste à savoir à quelle limite chacun des acteurs peut se rendre et de quelle façon il compte interagir les éléments du conflit. cit., p. 325-330, [63] Warren, Jean Philippe. Le mouvement prit de l’ampleur et on assista à la création d’un réel mouvement social en faveur des détenus. « Octobre 1970 : 20 ans : entretien avec Jean-Paul Sartre », Moebius : écriture / littérature, n◦ 46, 1990, p. 7-18, Mussi, Sébastien. Suite à cette période, la thèse de l’abus du pouvoir fédéral dans un climat propice à poursuivre une manœuvre opportuniste visant à écraser le mouvement indépendantiste prend de l’ampleur. Il y aura aussi des visions « trudeauiste » où la Crise ne fût qu’une tentative d’atteinte à la démocratie ou encore une vision comme Jacques Lacoursière, où la Crise servit de prétexte pour s’attaquer au camp indépendantiste. Enceinte de 7 mois, elle subit un examen gynécologique dans sa cellule. Il s’avère donc que notre thèse est vérifiée par l’analyse des faits et des théories des penseurs vue dans ce chapitre. Michel Brault est un réalisateur québécois né à Montréal en 1928. Activer l’option d’impression du navigateur, Morts de la COVID-19 : l'hommage de François Legault se fait attendre, Brexit : un désaccord sur la pêche repousse l'annonce d'un accord, Les autorités chinoises lancent une enquête sur Alibaba, 15 séries à regarder sous la couette pendant les Fêtes, Trump poursuit sa ronde de pardons en ciblant d’autres proches, Bombardier vend 10 avions d'affaires Challenger 350 fabriqués à Montréal, Le Canada bat la Russie en préparation du mondial junior, Le marathon du Brexit se rapproche de la ligne d'arrivée, Meng Wanzhou veut un assouplissement des conditions de sa liberté sous caution, COVID-19 : le Canada recevra 1,2 million de doses de vaccin d'ici la fin de janvier, Un Montréalais au coeur de l’innovation technologique pour Brooks, COVID-19 : le match Thunder-Rockets reporté par la NBA, La Cour suprême se penchera sur l'interdiction de la « défense d'intoxication », Afrique du Sud : un nouveau variant de la COVID-19 plus « transmissible », Le Lightning privé de Nikita Kucherov pour la saison 2021, Le vaccin chinois CoronaVac « efficace », selon le producteur brésilien, Les bons coups et les flops technos de 2020, Trump défie le Congrès en mettant son veto au budget de la défense, Santé Canada approuve le vaccin de Moderna contre la COVID-19, COVID-19 : le nombre de cas en temps réel, La jeune louve momifiée trouvée au Yukon révèle ses secrets, Tous droits réservés © Société Radio‑Canada, Consultez nos Normes et pratiques journalistiques. En dehors d’une œuvre artistique issue du cinéma directe, Les Ordres image la pensée d’une société face aux actions émises contre elle dans le passé, actions qui se poursuivirent dans cette même décennie. À la suite de l’adoption de l’assurance hospitalisation, on voit les médecins entrer en grève, quelques jours seulement après l’enlèvement de James R. Cross. Le film représente un produit innovateur du fait du mélange entre le documentaire et la fiction[55]. Pierre-Elliott Trudeau effectuera son premier mandat à titre de Premier ministre du Canada dans la période allant de 1968 à 1972. Le lendemain, 6 novembre, Bernard Lortie, membre de la cellule Chénier, est arrêté dans un appartement près de l’université de Montréal. Suffit de penser à la menace de démission de Lévesque, en 1971, devant la réticence des membres du parti à adopter une résolution reconnaissant les droits linguistiques de la minorité anglophone ou encore le refus majoritaire de son cabinet, en 1984, de faire adopter un projet de loi instaurant un mode de scrutin proportionnel pour les régions[29]. On assiste donc à un glissement pernicieux de la part du gouvernement vers une ambiguïté de plus en plus grande face au statut des prisonniers. Il sera ensuite critique et photographe avant de devenir réalisateur à l’Office Nationale du Film(ONF) en 1956, au moment où le siège de l’organisme passe d’Ottawa à Montréal. « L’indépendantisme québécois ». Si oui, dans quel cas ? La vigile du Québec, Octobre 1970 : L’impasse ? L’Aut’journal, 1 octobre 2010, [36] Fournier, Louis. Ce balancement entre les faits et la fiction est à la source d’une des particularités du film : la narration. Cette vision est supportée par les réflexions de Jean-Paul Sartre selon laquelle la considération du Québec comme étant « l’autre » ainsi que la répression politique et militaire vient légitimer l’usage de la violence, non pas comme le meilleur choix, mais le comme le plus efficace. Photo : La Presse canadienne / THE CANADIAN PRESS/Staff. Il y a des gens qui ont été arrêtés après la proclamation de la Loi des mesures de guerre, qui, clairement, n'auraient pas dû été arrêtés. Dumont conclu donc que si la majorité des québécois avaient été charmés par la transformation du mode de vie traditionnel, très peu avaient acceptés les changements d’institutions et de structures sociales qui sont venues avec la Révolution[49]. Le soir même, l’avocat Robert Demers est chargé par le cabinet Bourassa d’entrer en contact avec le FLQ et de négocier avec eux, voire de gagner du temps. Deuxièmement, déclarer la crise imprévisible de la sorte à créer un « jour 1 », occultant de cette façon toutes les causes antérieures du conflit. »[68] À travers ces revendications contre le système, c’est le système lui-même qui se met en marche pour étouffer les sources de ces revendications. Là était présent le totalitarisme, car il y avait convergence du pouvoir ainsi que domination. Ce récit fictif est cependant basé sur le recensement de cinquante témoignages de véritables personnes détenues pendant la Crise. Photo : La Presse canadienne / CP PHOTO/CP. Donc, selon Arendt, la terreur, dans cette vision, n’est pas le fruit d’un quelconque mouvement terroriste, mais bien des autorités en place, des idéologues, qui maintiennent le contrôle sur la population grâce à un discours basé sur la nécessité de la protection et de la sécurité. En 1974, Michel Brault termine son film Les Ordres. Quelques jours plus tard, soit le 16 octobre, vers 3h du matin, le gouvernement Trudeau adopte le Règlement sur la Loi des mesures de guerre en vue de son entrée en vigueur à 4h du matin. L’intérêt est encore plus grand lorsque l’on constate que l’on parle très peu aujourd’hui des Évènements d’octobre et, lorsqu’on en parle, la discussion est souvent accompagnée d’un malaise quant à la position à adopter face au sujet. Cependant, après la mort d’un homme durant l’attaque d’une caserne et les attentats de Westmount, les autorités offrent des récompenses en échange d’informations et la police procède à des arrestations[44]. Le film représente l’attitude d’un peuple face à l’arbitraire d’un état qui juge non nécessaire la préservation des droits et des libertés au moment où il prétend lui-même que la démocratie est en péril. Outremont, Carte Blanche, 2010, 139 pages, Comeau, Robert, Charles-Philippe Courtois, et Denis Monière. Elles lui permettront de mieux se positionner face à son passé et, même, de renouer avec lui. En effet, le projet d’une souveraineté politique du Québec face au Canada dans un rapport « d’interdépendance économique »[23] constitue la base de ce qui deviendra le Parti Québécois. On parle ici des Blacks Panthers aux États-Unis, du Front de Libération Nationale(FLN) en Algérie, d’Euskadi ta Askatasun au Pays basque espagnol et de l’Irish Republic Army(IRA) en Irlande du Nord[34]. C’est pourquoi Les Ordres sera notre corpus artistique pour l’analyse. Économie et société. Lorsqu’il dit que « l’important est de profiter de la situation pour décapiter les forces indépendantistes, de semer la crainte, sinon la terreur »[96], Lacoursière soutient que le gouvernement fédéral fait preuve d’opportunisme en utilisant la Crise comme prétexte pour renflouer son autorité et centraliser son pouvoir. Malgré l'éloignement des faits, peu de choses ont été écrites depuis plus de L’Histoire du Québec pour les nuls. C’est-à-dire que le contexte historique est véritable, mais Brault s’inspire d’une cinquantaine de témoignages de personnes emprisonnées sous la Loi des mesures de guerre pour recréer cinq personnages qui revivront les plus intenses parties de ces témoignages[58]. La seconde permettra de comprendre les périodes historiques avant, durant et après la Crise. Cependant, la technique employée, c’est-à-dire l’utilisation de matériel expérimental comme la caméra mobile et la prise de son directe, amène une révolution dans le monde du cinéma. Le 13 octobre, le Premier ministre Trudeau affirme publiquement que « la société doit user de tous les outils à sa disposition pour se défendre contre l’émergence d’un pouvoir parallèle qui défie le pouvoir élu dans ce pays ». En 1966, quelques partisans déçus du RIN ont fondés le Ralliement National(RN), voué principalement à la défense de la francisation du Québec[11]. Dans les deux cas, le but de la manœuvre aura été de laisser croire à une intervention du FLQ ou à une opération contre lui alors qu’il n’en était rien[65]. L’appartenance et/ou la liaison au FLQ est un acte criminel pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison. Cette analyse dirigée vers le gouvernement canadien permet… L’État peut-il faire usage de la violence ? Le 5 novembre, Carole de Vault, ancienne membre du FLQ et du Parti Québécois, devient informatrice pour le gouvernement. Troisièmement, convaincre d’agir dans la légitime défense. Âgée aujourd’hui de 72 ans, Jocelyne Robert en avait 22 lors de la crise d’Octobre. cit., p. 155, [104] Dagenais, Bernard. En résumé, le FLQ est dans son droit de faire usage de la violence face à la répression commise par l’État oppressif et colonialiste qu’est le Canada. Nous,[la cellule Chénier,] nous étions plus pour une autre façon de vivre. Le présent essai aura donc pour objectif de démêler les différentes perspectives possibles face à la Crise et surtout d’en faire ressortir le rôle de l’État et des mesures de guerre. ». La violence est-elle légitime ? Pour sa part, l'avocat Julius Grey, un spécialiste des droits de la personne, a rappelé qu'un événement semblable pourrait survenir à nouveau au Canada, malgré l'adoption de la Charte canadienne des droits et libertés en 1982 et de la Loi sur les mesures d'urgence. On assiste à la naissance d’un mouvement à mi-chemin entre l’artistique et le scientifique. Cette perspective regroupe les principaux acteurs de la Crise : Les felquistes de toutes cellules confondues. En somme, Les Ordres de Michel Brault résume la détention subie par les citoyens arrêtés sous la Loi des mesures de guerre. Les mouvements de contestation du Québec ont-ils réellement connus une régression ou une disparition suite à l’application de la Loi sur les mesures de guerre ? Après plusieurs heures de négociations, ils finiront par se rendre. Il y a rencontre entre Robert Demers et Robert Lemieux, mandaté par le FLQ, où le gouvernement du Québec offre un sauf-conduit et la libération conditionnelle de cinq détenus. D’abord, la Crise d’octobre est un produit d’une Révolution tranquille n’ayant pas atteint ses objectifs et ayant effectué une rupture avec le passé. L’Histoire du Québec pour les nuls. Paris, Collection Pocket Agora, 2003, p.96-100. En soirée, à 21h précisément, se tient la conférence de presse des seize « éminentes personnalités » dirigé par René Lévesque qui ouvre la conférence en disant : « Le Québec n’a plus de gouvernement ». Sociologue allemand, Weber s’est intéressé à l’organisation de l’État et à ses rapports avec ses composantes et le peuple. Il explique également que « l’État consiste en un rapport de domination de l’homme par l’homme fondé sur le moyen de la violence légitime »[94]. Crise d’octobre : la Chambre des Communes rejette la motion du Bloc sur les excuses officielles. Finalement, les médias auront largement contribués à excités les camps durant la Crise, y allant de supposition, de prise de position ou encore d’anticipation face aux évènements à venir[46]. Il ne perd pas de temps à mettre certaines mesures draconiennes en place, et un état « d’insurrection appréhendée » est officiellement déclaré le 15 octobre. Après un moment, on annonce à Mme Boudreau qu’elle va suivre les policiers. Mais dès l’été 1963, des felquistes qui n’ont pas été emprisonnés décident de remettre sur pied l’organisation, dont l’histoire se souviendra de ses attentats et de ses vols qui marqueront la décennie 1960 jusqu’en octobre 1970[45]. Il y voyait plutôt une collaboration honorable entre Ottawa, Québec et Montréal. Malgré tout, chaque analyse de la Crise aura comme effet de permettre au Québec de mieux comprendre son histoire. Elle marque l’histoire par l’enlèvement de deux personnalités politiques, James Richard Cross, attaché commercial britannique, et Pierre Laporte, ministre québécois du Travail, par le Front de Libération du Québec. De la même façon, Max Weber, sociologue allemand, viendra rendre compte du processus de légitimation du gouvernement fédéral durant la Crise. Désormais, c’est l’État qui gère la Crise et toute personne susceptible de lui montrer une résistance subira les effets de la Loi sur les mesures de guerre. Histoire populaire du Québec, 1960 à 1970. Les scènes ont été tournées en grande partie à Montréal, Sorel et Saint-Antoine sur Richelieu. Chez Sartre, l’application de la Loi sur les Québécois fait de ceux-ci les adversaires du gouvernement canadien puisque cette loi doit être utilisée uniquement en temps de guerre, mais également contre des groupes susceptibles de représenter une menace. Dans une entrevue accordée à Radio-Canada, Marc Lalonde affirme que le premier ministre Trudeau était réticent à recourir à cette loi. Le 12 décembre, on note quelques 450 personnes arrêtées sous les mesures de guerre. « Le RIN : à chacun sa vérité », Ciné-Bulles, vol. La couverture de ces périodes permettra d’extraire les causes de la Crise de la même manière que ses répercussions. D’un autre côté, il y a la vision défendu par les Trudeau, Tetley et Castonguay de ce monde : La Crise d’octobre n’est qu’un vulgaire dérapage dans un contexte politique fragile où le banditisme et le terrorisme ont cru pouvoir se faire une place. L’orientation très social-démocrate du parti contribue grandement à sa popularité[27]. C’est contre cette inégalité que s’élèvent les groupes révolutionnaires et les partis indépendantistes du Québec à l’époque, en particulier le FLQ. La Crise est officiellement terminée, malgré le maintien des mesures de guerre jusqu’au 30 avril 1971. Toutefois, il ne faut pas oublier un point important que soutient Dumont. L’élément central du film de Brault étant l’application de la Loi des mesures de guerre et les conditions d’emprisonnement des citoyens arrêtés de façon arbitraire, sur un fond de répression politique, le film s’avère donc brillamment pertinent dans la période « post-octobre ». Le 7 octobre, c’est le début de l’opération Night Hawk pendant laquelle les Forces armées canadiennes sécuriseront le camp Bouchard, où sont entreposés des explosifs et des munitions. Du côté de la fiction, Brault innove encore une fois. Il soutient donc ainsi que le Canada est un État répressif et que la répression se fait plus forte dès le moment où la masse oppressée prend conscience de sa position, prise de conscience dont le FLQ est l’instigateur. Utilisant comme ligne directrice l’application du Règlement sur la Loi des mesures de guerre par le gouvernement fédéral, nous avons regroupé les penseurs et les théories sous quatre « écoles de pensée » abordant la Crise d’octobre. Il va donc de pair que le RIN rejette toute tendance fédéraliste, en plus de dénoncer la centralisation du fédéralisme canadien qui, selon lui, empêche le Québec d’accéder aux outils permettant son épanouissement et son développement[20]. Il va de soi que leurs réflexions viendront justifier les moyens employés par le FLQ de même que ses revendications face à la classe ouvrière et à l’indépendance du Québec. Cette période au contraire a vu naitre la légitimité du mouvement indépendantiste. Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2000, 312 pages, [90] Bouthillier, Guy et Édouard Cloutier. Il est auteur du livre Légendes mékinacoises (Éditions GID, 2015). Précurseur de la position de Dumont, il met en garde le Québec contre la Révolution tranquille. Dans la mesure où l’on peut reconnaitre les évènements, Brault reste toutefois dans l’ambiguïté à propos à propos de ceux-ci. Tetley ne parle pas de révolutionnaire, mais bien de terroristes[51]. Après avoir dressé le contexte historique de l’évènement, nous effectuerons l’analyse du corpus avant de se lancer dans l’interprétation des résultats selon les différents penseurs nommés ci-haut. « Chronologie de l’histoire du RIN ». Livres numériques en éditions « …, (ISSN par Bibliothèque et Archives Canada), Pour nous contacter : Les actions des felquistes constituaient l’aboutissement le plus logique à l’évolution saccadée de la société québécoise durant la Révolution tranquille[48]. F.L.Q. Aquin estime que la création d’un État-nation est le seul moyen de sortir du cercle sans fin de la comparaison avec l’universalité comme norme globalisante. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Dans ce cas, il s’agit de la détention arbitraire faite par les autorités envers une partie de la population lors des évènements d’octobre 1970. En février 1963, on assiste à la naissance du Front de Libération du Québec(FLQ)[6]. Ce parti politique qui, à l’origine, n’était qu’« un simple mouvement et non un parti »[17] se distingue par ses positions claires, fermes et concrètes. [94] Weber, Max. Manifeste d’octobre 1970. C’est-à-dire que le conflit implique un groupe révolutionnaire, une population et deux paliers de gouvernements. La veille, le 15 octobre, l’opération Essay avait déjà été lancée afin d’occuper les zones sensibles du territoire québécois. Les idées de Lévesque au sein du Parti Libéral en feront une figure de proue du nationalisme québécois. Musée McCord, http://www.mccord-museum.qc.ca/scripts/explore.php?Lang=2&tableid=11&elementid=105__true&contentlong (consulté le 8 septembre 2014), Prédal, René, « BRAULT MICHEL (1928-2013) », dans Encyclopædia Universalis, http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/michel-brault/ (consulté le 1 avril 2015), [1] Cette section est en grande partie soutenue par les informations des sources suivantes : Castonguay, Jacques. Destructions de monuments commémoratifs, attentats à la bombe et enlèvements viendront ponctuer la décennie 1960 dans le but de sensibiliser le peuple québécois à reprendre ses droits et ses biens, notamment en procédant à l’indépendance nationale. Dans un état propre à elle, la société québécoise cesserait de se comparer à la société canadienne issue de la culture anglo-saxonne. De cette façon, un Québec hors du Canada échapperait au piège d’un gouvernement fédéral qui cherche à uniformiser deux cultures non homogènes ensemble. Le lendemain, 18 octobre, alors que les voix s’élèvent pour demander la reprise des négociations entre le gouvernement et le FLQ, 307 personnes sont détenues après avoir été arrêtés dans les trois derniers jours en vertu de la Loi sur les mesures de guerre. Les suspects sont rudoyés et menacés, on menace également les proches et on laisse derrière eux famille et enfants sans plus de détails sur leur situation. Afin d’étoffer notre propos et d’offrir un autre aperçu de l’évènement, nous utiliserons entre autres les travaux d’intellectuels d’aujourd’hui tel Jean-Philippe Warren, Bernard Dagenais, Jacques Castonguay, Guy Bouthilier, Jacques Lacoursière. C’est le début d’une manœuvre bien articulée afin de « faire souffler un vent de panique sur la province, de désorganiser les mouvements populaires et de briser le moral de la jeune génération. « CINÉMA (Cinémas parallèles) – Le cinéma documentaire », dans Encyclopædia Universalis, http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/cinema-cinemas-paralleles-le-cinema-documentaire/ (consulté le 3 avril 2015), [62] Tetley, William, Op. À la lumière des résultats de notre analyse, il est possible de constater que la Crise d’octobre est issue directement de la décennie 1960. Montréal, VLB Éditeur, 1990, p. 187, [79] Langlois, Georges et al. Somme toute, la perspective Trudeau-Weber vient clarifier l’intention du gouvernement fédéral, soutenu par le gouvernement provincial, d’utiliser les mesures de guerre en réponse à une attaque envers l’État. Histoire contemporaine, de 1914 à nos jours. C’est également une période de développement important dans le domaine du cinéma directe ou documentaire. C’est à son retour qu’il signera son plus grand film de cinéma direct : Pour la suite du monde(1963). En refusant de présenter des excuses officielles aux 497 Québécoises et Québécois qui ont injustement subi les exactions de la Loi sur les mesures de guerre promulguée lors de la crise d’octobre de 1970, le gouvernement Trudeau perpétue encore aujourd’hui une injustice historique grave commise envers la nation québécoise et fait preuve d’un manque total de compassion. À partir de ce moment, les détenus ont pour la première fois accès à un avocat. L’analyse de nos quatre perspectives possibles face à la Crise aura cernés quelques points intéressants : la Crise est issue d’un mauvais développement de la Révolution tranquille par sa rupture avec le passé; le FLQ représente la colère populaire envers une situation que les Québécois ne peuvent plus tolérer et l’usage de la violence représente l’un des seuls moyens disponibles pour faire bouger les choses dans la lutte pour la libération nationale et contre l’oppression politique; le Canada doit user d’un méticuleux processus de légitimation de l’État pour justifier ses actions politique durant la Crise; les mesures de guerre constituent un abus de pouvoir et tendent à briser la vague de contestation présente au Québec plutôt que de protéger la population. Dans un troisième temps, nous utiliserons les propos de Jacques Lacoursière et d’Hannah Arendt pour expliquer l’abus que constitue la Loi sur les mesures de guerre. Cette thèse se base sur les revendications populaires reprises par le FLQ, le processus de légitimation de l’État canadien et l’origine de la Crise pour en faire l’analyse. Il est également un reflet de la pensée de celui-ci alors qu’il dépeint la dénonciation faite envers l’application de la Loi sur les mesures de guerre. Le Québec avait besoin de s’affranchir de la domination canadienne. De cette façon, nous pourrons confirmer l’idée que le gouvernement Trudeau à bel et bien fait preuve d’opportunisme en usant de la violence politique pour briser les mouvements indépendantistes, dissidents et contestataires au Québec à la suite de la Révolution tranquille. Avant tout, le PQ se présente comme un parti très interventionniste, où l’État doit prendre une place importante dans le développement nationale[25]. Cet essai traite de la Crise d’octobre 1970 au Québec et de l’application de la Loi sur les mesures de guerre. Hugh Segal, sénateur canadienne étudiant en histoire au moment de la Crise, résume ainsi l’attitude du gouvernement fédéral : « Contre leurs propres compatriotes, Trudeau, Mackasey et Lalonde ont fait usage des plus terrifiantes méthodes policières – comme dans les régimes totalitaires »[66]. La Crise éclate après une décennie de tensions de toutes sortes. Le socialisme, amalgamé aux luttes vers l’indépendance, projette l’image d’être la solution progressiste aux masses populaires et l’unique défenseur des travailleurs[37]. Dumont s’appuie sur un point particulier pour construire sa thèse : il prétend que la Révolution tranquille s’est fait beaucoup trop rapidement qu’elle ne l’aurait dû. Les jeux guerriers des enfants de la ruelle font écho aux activités des adultes. Le tournage eut lieu entre novembre 1973 et mars 1974 avant sa sortie le 26 septembre 1974. Il considère ainsi qu'il y a des leçons à tirer de l'histoire. On parle ici de vandalisme, d’intimidation, de violences physique et psychologique et d’interrogatoires inadéquats[63]. Le court-métrage sera le coup d’envoi avant l’heure du cinéma dit « cinéma vérité » qui deviendra plus tard le cinéma direct ou documentaire. Il s'agit d'une date charnière des événements de la crise d'Octobre 1970 au Québec. Suite à l’étude du contexte historique, soit la Révolution tranquille, du corpus artistique, le film Les Ordres de Michel Brault, et des réflexions faites par les témoins de l’époque et les chercheurs d’aujourd’hui, nous en viendrons à la conclusion que le gouvernement Trudeau a fait usage de la violence politique afin de briser le mouvement de contestation de plus en plus fort au Québec depuis les années soixante. L’un des points caractéristiques des Évènements d’octobre 1970 est la difficulté pour les témoins de l’époque et les observateurs d’aujourd’hui de prendre position face à cette crise. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. C’est dans cette optique de montrer une réalité précise et honnête aux faits que Brault réalisera Les Ordres[60]. Dans les heures, voir le jour, qui suivent, tout un chacun allant du maire Jean Drapeau à l’éditorialiste Claude Ryan se positionne sur l’attitude à adopter face à l’enlèvement. « CINÉMA (Cinémas parallèles) – Le cinéma documentaire », dans Encyclopædia Universalis, http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/cinema-cinemas-paralleles-le-cinema-documentaire/ (consulté le 3 avril 2015), Martin, Michel. Cette idée sera soutenue par Bernard Dagenais dont la réflexion permettra de comprendre ce que cache le processus de légitimation de l’État. Ainsi, toute contestation de la « société libre et civilisée », selon Bourassa, est une forme de violence cherchant à détruire l’ordre. Paris, First-Gründ, 2012, 394 pages, Bélanger, Yves, Robert Comeau, et Céline, Métivier. Cet essai permettra donc d’établir un lien entre la perception de la Crise à l’époque et celle que nous en avons aujourd’hui, toujours en fournissant des visions différentes d’une période de trouble vécue par plusieurs acteurs. Montréal, Québec-Amérique, 1982, 509 pages, Front de Libération du Québec. Cependant, il faut comprendre que la violence est un outil pour aider à la libération et non un motif en soi. Deuxièmement, le Canada, à titre d’état colonial, est à sa source même porteur du système oppressif[84]. 20, n◦ 4, 2002, p. 48, [6] Front de Libération du Québec, Op.
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